Dans un monde saturé de vitesse et d’injonctions sociales, la cabane apparaît comme un refuge. Non pas une fuite, mais un retour à l’essentiel. Par sa structure simple et dépouillée, souvent construite avec des matériaux bruts ou récupérés, elle rompt avec le confort normé de la modernité. En se retirant dans cet abri modeste, l’individu cherche à se recentrer, à renouer avec un temps lent, un silence habité, une solitude choisie.

 

Les cabanes photographiées ou construites par Muriel Patarroni, Rodolphe Baudouin, ou Amélie Labourdette évoquent un lien profond avec la nature, entre chaos organique et quête d’ancrage. D’autres, comme celles de Philippe Calandre, s’éloignent de ce rapport au vivant pour questionner l’enfermement mental et les architectures du repli systémique. La cabane humaine de David Guez, quant à elle, redonne au refuge une dimension collective, solidaire, tournée vers le ciel et l’espoir.

 

La photographie de Sandra Matamoros, mettant en regard une cabane en bois et un ciel étoilé, condense cette tension poétique : entre l’abri et l’infini, entre l’intériorité et le vertige cosmique. La cabane devient un sas, un seuil. Un espace pour se retirer, mais aussi pour rêver, contempler, revenir au monde autrement — plus libre, plus conscient.

 

Muriel Patarroni et Frédéric Lorin

 

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